Un petit peu d’Histoire…

Amilly : notice historique

 

Les origines d’Amilly datent de l’époque romaine : le village s’appelait alors Amilliacum villa, c’est-à-dire domaine d’Amillius, le propriétaire terrien implanté ici. Une voie romaine traversait le bourg, elle reliait Chartres à Courville. Sous nos pieds se trouve un aqueduc romain qui, parti d’une source à Landelles, rejoignait les thermes de Chartres et la ville haute. Des vestiges ont été découverts place des Epars. Ce conduit maçonné d’environ 1.6 m de hauteur se situe à environ 1 m de profondeur et traverse toute la commune en laissant son nom à deux hameaux : La Cave et Le Croc. Il n’est malheureusement pas accessible.

Au Moyen-Age, le domaine principal passe sous l’autorité du Chapitre de la cathédrale de Chartres pour sa plus grande partie et notamment des terres de deux hameaux qui, selon la tradition, auraient été donnés par deux des trois sœurs de l’évêque St Aignan : Donde et Monde. Le Chapitre les nommera désormais Dondainville et Mondonville. C’est également l’autorité cathédrale qui construit l’église aux XIIème et XIIIème siècles.

Pendant la Monarchie, la commune d’environ 300 habitants comptait trois seigneuries : Amilly-bourg avec la famille de Guyard qui possédait un autre fief en Beauce, à Guillonville (une ferme isolée se nomme d’ailleurs toujours Guyard). A Ouerray, le plus grand hameau de la commune, résidait la famille de Poullard. Mais la famille s’éteint au XVIIème siècle et les Guyard rachètent le fief pour l’unifier à Amilly. Enfin à Dondainville, un fief autour du château attesté au XVIème siècle accueillera la famille Dumoutier de Dondainville jusqu’en 1843.

Autre vestige de cette époque, la commune est traversée par le chemin de Sully. C’est une voie aménagée en 1607 par le grand ministre d’Henri IV pour rallier plus rapidement son château de Villebon. Elle passait également à Orrouer, célèbre pour son église isolée au milieu des champs. Au cours des temps, ce chemin pierré devint chemin de terre puis finit par être oublié. On ne trouve que quelques morceaux de son tracé dans les chemins et les champs.

En 1789, les Etats Généraux sont convoqués par le roi Louis XVI pour moderniser le pays. Comme partout, les habitants d’Amilly se réunissent à l’église pour établir un cahier de doléances. Ces registres originaux de notre commune, conservés à Chartres, sont très précieux : ils nous révèlent la vie quotidienne et les souhaits des villageois que l’on peut regrouper en trois catégories : la baisse des impôts, l’égalité pour tous et la simplification administrative. Mais la révolution s’emballe ensuite, c’est la période de la terreur et des grandes peurs dans les campagnes. L’église est saccagée, fermée et il faudra attendre Napoléon 1er pour que le pays retrouve le calme intérieur.

Sous les Empires, le premier cadastre apparait et le village de 385 habitants se révèle un vaste carrefour urbain au tissu assez lâche. La Restauration puis le Second Empire ramènent une période de paix et de prospérité. On reconstruit beaucoup vers 1840-1860 : des maisons de silex avec les tours de portes et de fenêtres en brique si caractéristiques. Le chemin de fer traverse la commune, on fore de nouveaux puits, on répare les routes, le commerce se développe. La chute est brutale, après la défaite de Sedan, l’ennemi s’enfonce dans le pays. Les prussiens entrent à Amilly le 22 octobre 1870 avant de poursuivre vers Châteaudun et Loigny. Bien situé stratégiquement, Amilly servira de base de cantonnement à près de 5000 prussiens (pour 400 habitants) jusqu’en mars 1871.

La IIIème République voit la construction de la mairie actuelle, l’ancien bâtiment de bauge étant trop dégradé pour être restauré. Le 20 septembre 1900 eut lieu une fête mémorable sur la commune : la Grande Revue Militaire. C’était le final des grandes manœuvres de l’armée dans le secteur regroupant 90 000 soldats et 100 000 spectateurs dont le Président de la République Emile Loubet, le gouvernement et de nombreux officiels étrangers. Le village comptait alors 400 habitants !

Au XXème siècle, Après la Grande guerre qui enlèvera de nombreux jeunes hommes à la commune, Amilly se modernise, la gare est bâtie en 1913, l’électricité arrive en 1921, le téléphone en 1930 et le réseau d’eau potable avec ses châteaux d’eau est inauguré en 1936. Mais c’est bientôt la IIème guerre mondiale, le 14 juin 1940, le village est évacué, les habitants ne reviendront que quelques jours après l’Armistice. Contrairement à 1870, le village n’est pas occupé de manière permanente et sera libéré le 15 août 1944 par des chars américains venant de Courville.

Après la guerre, Amilly compte 420 habitants. On construit une salle des fêtes et l’on agrandit les écoles dans la cour de la mairie. Les lotissements sont lancés dans les années 60-70. Dès 1972, Amilly dépasse les 1000 habitants. De nouveaux quartiers sont achevés dans les années 80 ainsi qu’un centre commercial et une salle polyvalente. Amilly atteint alors les 2000 habitants. Le grand projet de cette fin de siècle sera la restauration complète de l’église St Pierre-St Paul qui durera un an de 1999 à 2000. Un peu plus tard, l’ancien presbytère de style Charles X, construit en 1830 sera rénové en maison des associations.

                                                                                                          Denis-Marc  SIROT-FOREAU