Eglise St-Pierre-St-Paul d’Amilly

Histoire

L'église d'Amilly a été bâtie par le Chapitre de la cathédrale de Chartres qui possédait de vastes domaines tout près, à Mondonville et Dondainville. Commencée au XIIe siècle,  poursuivie au XIIIe, elle fut remaniée pour les ouvertures au XVe siècle et habillé de boiseries au XVIIIe siècle.  Saccagée et délaissée à la Révolution, elle fut rendue au culte sous Napoléon 1er. Restaurée, agrandie d'un nouveau proche et d'une sacristie sous Napoléon III. L'intérieur fut une dernière fois blanchi en 1924. Elle vient d'être restaurée en 1999-2000.

L'extérieur :

L'édifice de 33 m de long est construit en silex et chaux, renforcé de pierres de Berchères. La nef date du XIIe siècle, le chœur du XIIIe siècle. on peut encore voir deux petites ouvertures romanes sur le côté nord. Au XV e siècle, de grandes fenêtres sont percées : quatre au sud et une au nord. Une autre  baie commencée sur le pignon ouest sera rebouchée car elle menaçait la solidité du mur porteur.

L'intérieur :

La voûte en berceau repose sur huit entraits créant un vaste espace intérieur. La nef est meublée de très anciens bancs-clos en chêne. Le chœur est bordé de belles boiseries Louis XV décorées de de médaillons sculptés floraux tous différents. Lors de la restauration, on découvrit une « piscine » du XIIIe siècle, c'est-à -dire une niche de pierre avec des bacs pour le service liturgique. Mais on remarque surtout le superbe retable XVIIIe en chêne entourant une toile de la même époque représentant les saints-patrons de l'église. Le reste du mobilier : fonts baptismaux et confessionnal sont également Louis XV et montrent, à l'évidence, une prospérité certaine des domaines ecclésiastiques de la paroisse.

Le chemin de croix impérial : Lors des travaux importants sous le Second Empire, l’impératrice Eugénie offrit un chemin de croix réalisé par les ateliers Cotelle de Paris et portant les armoiries de son mari, Napoléon III. L'un des tableaux se brisa, deux furent endommagés, les onze autres sont visibles dans le porche d'entrée après leur restauration.

Les vitraux :

Les décors d'origine furent détruits à la révolution, il n'en subsiste que le grand vitrail blanc en grisaille derrière le retable et deux fragments dans les lancettes de la fenêtre nord : deux anges sur fond bleu de Chartres d'époque XVIe. On ne peut qu'imaginer la qualité de l'ensemble des vitraux au vu de la beauté de ces deux vestiges. Les autres décors de fenêtres datent des XIXe et XX siècles.

Les peintures murales :

Avant la restauration, les murs recouverts d'enduit dissimulaient tout décor notamment le côté nord du chœur où l'on découvre une légende morale: le dit des trois morts et des trois vifs ». Cette peinture fin XVe-début XVIe siècle avait pour but d'inciter à la vertu en frappant l'imagination. La partir centrale, les trois squelettes portant des objets de mort des trois seigneurs à la chasse avec chevaux et chiens. La morale étant : la mort peut surgir à tout moment à la croisée des chemins. hier, riches et beaux, demain vous ne serez que squelettes. Une leçon d'humilité en ces temps troublés.

En plus de cette peinture, quatre apôtres ont été redécouverts ; deux sous le « dit » : St-André et sa croix et St-Pierre. Deux autres apôtres de chaque côté de l'entrée, St-Thadée et St-Mathieu. les autres devaient se situer sur les murs de la nef. Ces superbes peintures furent recouvertes d'un badigeon dès le XVIIe siècle, la mode était passée et on les oublia jusqu’à aujourd'hui où l'on peut les compter contempler dans leur pureté d'origine.

Denis-Marc Sirot-Foreau